Quelques réflexions sur la réforme du droit italien de l’arbitrage

La réforme du droit italien de l’arbitrage contenue dans le décret législatif 149 du 10 octobre 2022 a fait et fera encore couler beaucoup d’encre.

Le mérite indéniable de cette réforme est de rapprocher notre système de celui d’autres systèmes juridiques qui partagent notre même perspective de civilisation.

Les changements qui ont (enfin) permis aux arbitres d’émettre des mesures conservatoires, et ceux concernant la disclosure et l’objection des arbitres, doivent certainement être interprétés dans ce sens.

D’autres changements nous placent également parmi les juridictions les plus avancées : il suffit de penser à celui concernant l’identification de la loi applicable, qui permet aux parties et aux arbitres de se référer à des règles matérielles qui n’ont été produites par aucun système étatique.

Dans ce contexte de grande satisfaction générale, il ne faut cependant pas oublier les limites de la réforme, qui découlent d’ailleurs de formulations malheureuses des nouvelles règles (à leur tour, conséquence de l’urgence avec laquelle elles ont été approuvées, de surcroît avec une anticipation de leur entrée en vigueur).

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Réforme de la loi italienne sur l’arbitrage et nouveau règlement d’arbitrage de la Chambre d’arbitrage de Milan

Le 1er mars 2023 marque une date cruciale pour les acteurs de l’arbitrage en Italie. En effet, la réforme du Code de procédure civile entre en vigueur, apportant des modifications ciblées mais extrêmement pertinentes en matière d’arbitrage. Parallèlement, le nouveau Règlement d’arbitrage de la Chambre d’arbitrage de Milan (dont le texte anglais est disponible ici) prend également effet.

En ce qui concerne ce dernier, les dispositions les plus intéressantes portent sur les pouvoirs de précaution des arbitres de la Chambre d’arbitrage de Milan.

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Arbitrage par défaut

Un sujet d’une certaine importance pratique, sur lequel il n’y a cependant pas beaucoup de précédents publiés, est celui de l’arbitrage par défaut, ou – dans une terminologie plus correcte – des procédures arbitrales dans lesquelles se produit une situation correspondant à celle qui, dans une procédure devant un tribunal étatique, donne lieu au défaut.

La doctrine a traité le sujet dans le passé, en développant trois thèses : la première, selon laquelle une telle situation est admissible dans la procédure arbitrale ; la deuxième, selon laquelle, au contraire, une telle situation est exclue ; et la troisième, qui semble préférable, selon laquelle il est nécessaire de procéder à une opération exégétique permettant d’identifier les règles qui, dictées par le législateur en référence expresse au jugement par défaut devant le juge étatique, sont néanmoins compatibles avec la procédure arbitrale.

La jurisprudence – qui, comme on l’a dit, n’est pas nombreuse – tend plutôt à répéter la maxime selon laquelle, d’un point de vue technico-juridique, la défaut n’est pas configurable dans la procédure d’arbitrage (voir Cour de cassation, section I civile, 2 février 1978, n° 459 ; Cour de cassation, section I civile, 28 janvier 1982, n° 563 ; Cour de cassation, section I civile, 19 janvier 1984, n° 465 ; Cour de cassation, section I civile, 15 mars 1986, n° 1765, n° 1765 ; Cour de cassation, section I civile, 19 janvier 1984, n° 465 ; Cour de cassation, section I civile, n° 1765 ; Cour de cassation, section I civile, 18 mars 1986, n° 1765 ; Cour de cassation, section I civile, 18 janvier 1986, n° 1765, 15 mars 1986, n° 1765 ; Cour de cassation, chambre civile I, 11 juillet 1992, n° 8469 ; Cour de cassation, chambre civile I, 16 novembre 1992, n° 12268, tous rendus dans des procédures concernant des sentences arbitrales étrangères ; et Cour de cassation, chambre civile I, 2 septembre 1998, n° 8697 et Cour de cassation, chambre civile I, 29 janvier 1999, n° 787, rendus dans des procédures contestant des sentences nationales).

C’est pour cette raison qu’ils paraissent très intéressants deux arrêts récents, l’un de légitimité et l’autre de mérite, tous deux rendus dans des procédures de contestation de sentences arbitrales rendues à l’issue d’un jugement d’arbitrage interne que l’on peut qualifier, selon une formule concise mais approximative, de « défaut ».

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